Controlab-Vectra-Equipment (CVE) et Université Gustave Eiffel : un partenariat fructueux pour la diffusion du savoir-faire français

Pouvez-vous nous en dire plus sur Controlab-Vectra-Equipment (CVE) et votre collaboration avec l’Université Gustave Eiffel ?

Olivier Berhault : CV Equipment, pôle équipements du groupe NextRoad, est né du rapprochement des marques Vectra et Controlab. NextRoad est un groupe indépendant au service des infrastructures. Nous jouons un rôle essentiel tout au long du processus de construction et d’exploitation, en offrant des conseils, des services et des technologies visant à améliorer la durabilité de ces infrastructures.

Le groupe NextRoad est composé en deux pôles : route/ouvrage d’art et équipements. Nos principaux clients sont les collectivités territoriales, mais également les concessionnaires routiers, autoroutiers, portuaires et aéroportuaires. Aujourd’hui, CVE, conçoit, fabrique et commercialise des matériels d’auscultation routière, de formulations des enrobés et des logiciels répondant aux attentes de nos clients, spécialisés dans la gestion d’infrastructure routière ou possédant un laboratoire routier.

Parmi ces matériels, certains ont été conçus par l’Université Gustave Eiffel et le CEREMA.

Notre collaboration avec l’Université Gustave Eiffel permet de combiner les ressources et les compétences de chacun, favorisant ainsi l’innovation et le développement de solutions adaptées aux besoins de notre marché.

Comment fonctionne ce partenariat ?

O. B. : Le partenariat a pris forme par l’intermédiaire de plusieurs contrats de licence permettant la fabrication, commercialisation et diffusion de matériels, fruit du savoir-faire français développé à l’origine par l’Université Gustave Eiffel et le CEREMA.

Dans le cadre de ce partenariat, nous entretenons une relation de fournisseur et de client avec l’Université Gustave Eiffel. Des contrats en place génèrent des redevances pour l’université, ce qui témoigne de notre engagement continu à collaborer. Sur la base de ces contrats, la poursuite de l’évolution de ces matériels par CVE a permis la mise en place de copropriétés.

Nous avons aussi eu de beaux projets de codéveloppement fructueux, comme la troisième génération de l’appareil ECODYN, reconnu à travers le monde pour le contrôle des marquages routiers.

Enfin, nous sommes un partenaire actif qui participe à différents évènements institutionnels de l’université (salon JTR à Nantes, APT 2022, Friction workshop 2023…).

Comment concilier le temps long de la recherche publique et les impératifs d’une PME ?

O. B. : Dans un contexte où la recherche publique peut parfois sembler éloignée des besoins immédiats des PME, concilier ces deux réalités peut sembler complexe. Le fait d’établir des collaborations et des partenariats avec des institutions de recherche publique, permet d’accéder aux connaissances et aux avancées scientifiques tout en s’adaptant aux contraintes de temps propres à l’entreprise.

En effectuant une veille technologique régulière, on peut identifier les opportunités de collaboration et de transfert de technologie. Pour l’Université Gustave Eiffel, s’associer avec une PME permet d’assurer l’adéquation entre la recherche fondamentale et les attentes du terrain.

Quelle est votre vision du financement des projets communs ?

O. B. : En l’état, de nombreux projets ne voient pas le jour, faute de financement. Pour la PME, porter seul le financement d’un projet pas suffisamment abouti est généralement compliqué et difficile à justifier. Pour les universités, financer des étapes d’industrialisation ou de maturation n’est pas le coeur de leurs préoccupations.

Finalement, quels sont les avantages et les inconvénients à travailler avec une université ?

O. B. : L’avantage est de capter des innovations et de les retranscrire dans notre domaine d’activité sur les problématiques terrains. Mais aussi, faire connaître Vectra et Nextroad auprès des étudiants français et étrangers de l’Université Gustave Eiffel afin qu’ils contribuent à la diffusion du savoir-faire français.

L’inconvénient est le temps long et le manque de financement qui sont parfois un frein au transfert de technologie.