Future Days Paris : retour sur le cinquième acte de la 7ème édition des Future Days
Pour l’édition 2024, le thème général des Future Days portait sur « L’eau : une ressource essentielle à maîtriser ». Chacun des campus propose une déclinaison différente de ce sujet Pour le 5ème acte à Paris le 17 octobre, c’est le thème : « Les réseaux d'eau d’assainissement à Paris : un patrimoine dont la gestion est tournée vers le futur » qui a été choisi.
Pour traiter le sujet, la matinée a été organisée autour de deux séquences, trois présentations d’actualités scientifiques puis une table ronde. La première présentation d’Aurélien Martin d’Eau de Paris, s’intitulait : « Le réseau d’eau potable de Paris : l’apport du numérique pour l’entretien du réseau de distribution ». Il a pu présenter les intérêts et les difficultés liés à la mise en place d’un jumeau numérique du réseau de canalisation pour repérer plus efficacement les fuites dans le réseau et pour faciliter de manière plus globale son entretien. La présentation a permis de mettre également l’accent sur le rôle des personnels qui interviennent sur ce réseau pour compléter et actualiser les maquettes numériques à l’aide d’une application leur permettant de faire des signalements (modification, inexactitude, etc.).
La deuxième présentation était consacrée au sujet du « réseau d’assainissement de Paris : des nouvelles stratégies de maintenance et de gestion ». Samuel Colin-Canivez, responsable de la division des grands travaux du réseau d’assainissement parisien, a pu poursuivre les propos de la première présentation en commençant par une mise en contexte du fonctionnement du réseau parisien. Il s’agit d’un réseau hérité du 19ème siècle, unitaire, c’est-à-dire qu’il regroupe dans le même réseau les conduits d’eau potable et d’évacuation des eaux usées, et gravitationnel, la circulation de l’eau est dans sa grande majorité due à la gravité. Ce réseau avait d’abord pour but de distribuer l’eau potable et d’évacuer, dans la Seine, et particulièrement en aval de Paris, les eaux usées. La question de l’assainissement des eaux usées est arrivée plus tardivement et a été intégrée au réseau existant. Spécificité particulière du réseau parisien, il est visitable grâce aux galeries techniques qui permettent des interventions plus faciles sur le réseau. Les égouts de la ville de Paris ont aussi intégré au fur et à mesure du temps de nouveaux réseaux, comme par exemple le réseau pneumatique d’air comprimé, en usage de la moitié du 19ème siècle jusqu’à la fin du 20ème siècle ou plus récemment le réseau de fibre optique. La présentation a ainsi pu mettre l’accent sur la complexité du réseau et sur les aménagements qui ont eu lieu ou sont actuellement faits pour permettre l’assainissement de l’eau et réduire au maximum les rejets d’eau usées dans la Seine, notamment dans le cas des eaux de crues qui risquent de se multiplier dans le cadre du réchauffement climatique.
La troisième présentation, proposée par Bernard Landau, architecte urbaniste à l’EIVP, a permis d’approfondir la perspective historique en se focalisant sur la conception et la construction du réseau d’égout parisien moderne. Intitulée « la naissance des réseaux d’eau à Paris au 19ème siècle. Quelle était la commande ? », cette présentation a mis en lumière les enjeux et la méthode de construction du réseau. Cette contextualisation a permis de montrer les raisons de la construction de ce réseau, notamment marqué par l’hygiénisme et la volonté d’évacuer au plus vite et au plus loin les eaux usées, mais aussi les travaux préparatoires nécessaires à l’édification d’un tel réseau, comme par exemple la cartographie très précise de la topographie de Paris réalisée par l’ingénieur Eugène Belgrand, concepteur du réseau d’égout, pour permettre un système gravitationnel. Bernard Landau a également pu revenir sur la forme même des galeries, ovoïdes, permettant de renforcer la structure et de se déplacer à l’intérieur.
Dans la seconde partie de la matinée, une table ronde organisée autour du sujet des questions sociétales, de la communication et de la recherche autour de l’eau et de l’assainissement. Trois intervenantes ont pu présenter, puis échanger sur le sujet : Anita Ravlic, responsable du pôle communication, relations internationales et musée des égouts de Paris à la Ville de Paris, qui a pu présenter le musée des égouts, Elisabeth Thiebelmont, d’Eau de Paris, sur le sujet « L’eau comme bien commun auprès du grand public » et enfin Katia Laffrechine, du Lab’Urba, Université Gustave Eiffel qui s’est intéressée à la question des besoins et des avancées de la recherche.
Les discussions initiées durant la matinée se sont ensuite poursuivies autour d’un déjeuner convivial. L’après-midi, les étudiants ont pu participer à un atelier fresque de l’eau.
Les Future Days de Paris ont été l’occasion de faire dialoguer la recherche avec les professionnels de l’assainissement parisien et de découvrir ou redécouvrir un patrimoine vivant et en constante évolution. Ce 5ème acte des Future Days s’est caractérisé par une présence importante des étudiant de l’EIVP, qui ont pu découvrir les travaux de recherche et les interventions de professionnel d’un secteur dans lequel il pourrait être amenés à travailler.