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Future Days Versailles : retour sur le troisième acte des Future Days 2024

Le troisième acte des Future Days 2024 a eu lieu le 1er octobre sur le campus de Versailles. Rassemblés autour du thème : « Enjeux de l’eau dans les projets d’aménagement », chercheurs de l’université et intervenants extérieurs ont pu échanger au cours de la journée.

Retour sur cet évènement avec Jean-Bernard Kovarik, vice-président Appui aux politiques publiques et directeur du campus de Versailles.

Pour l’édition 2024, les Future Days se sont fixés un thème général : « L’eau : une ressource essentielle à maîtriser ». Chacun des campus en proposent une déclinaison différente. Pour le 3ème acte à Versailles le 1er octobre, c’est la question : « Enjeux de l’eau dans les projets d’aménagement » qui a été choisi.

« Nous avons fait le choix de ce thème au vu du patrimoine local, avec la proximité du château de Versailles et de ses jardins qui ont nécessité de grands travaux hydrauliques. S’en est suivi une tradition d’études et d’aménagements en lien avec l’eau, portée aujourd’hui notamment par l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles. C’était aussi l’occasion pour nous d’aborder le sujet sous l’angle des sciences sociales que l’on retrouve sur le campus de Versailles avec la présence du laboratoire LaPEA. Enfin il y a une actualité locale autour de la gestion hydraulique avec la grande opération d’aménagement Paris-Saclay, en cours de réalisation sur plateau de Satory sur lequel nous nous trouvons. »

Pour répondre à toutes les questions qui se posent, la matinée a été organisée autour de deux séquences. Durant la première séquence se sont succédés trois intervenants qui se sont réuni ensuite en table ronde. Les participants de ce 3ème acte des Future Days ont ainsi pu découvrir le travail de Sophie Tabouret, sociologue en post-doc à l’EHESS et au CIRED, qui a pu présenter l’avancement de sa recherche sur les infrastructures et leurs imaginaires dans le Marais poitevin. Ce terrain, au cœur des questions contemporaines d’aménagement hydraulique, concentrant à la fois les enjeux de zones humides et de sécheresse du marais et la question de l’installation des « méga-bassines », permet de réfléchir sur les aspirations locales et, plus largement, sur la gestion partagée de l’eau. Le profil de Sophie Tabouret, ingénieure agronome de formation ayant effectué sa thèse à l’Institut Nationale de Recherche Agronomique, lui permet de questionner les nouvelles pratiques agricoles qui se développent autour de ces aménagements, avec par exemple les productions agricoles à fortes valeurs ajoutées (comme le haricot vert, en hausse) pour ceux ayant accès à l’eau des bassines, en raison du coût plus élevé de l’eau qui en est issu.

La deuxième présentation portait sur un projet de recherche de l’Université Gustave Eiffel. Lucia Bosone, chercheuse en psychologie sociale au LaPEA, a pu faire état de l’avancement du projet ANR Ecospil. Ce projet vise à étudier les relations qu’ont les habitants des milieux urbains et périurbains avec la nature, l’eau et le jardinage. Il s’attache à la question des effets spillover, c’est-à-dire des comportements induits par une activité, qu’ils soient positifs ou négatifs. Dans le cas présent, la question concerne le jardinage : quels comportements entraîne cette activité sur le rapport à la nature, à l’écologie, etc. Les effets spillover peuvent être positifs (je jardine donc je me questionne et j’agis pour réduire ma consommation d’eau) ou négatifs (je jardine donc je fais déjà ma part pour l’écologie donc je ne vais pas chercher à changer mes autres comportements). Le projet ANR Ecospil cherche donc à étudier le fonctionnement de ces effets et à favoriser ceux considérés comme positifs.

Enfin cette première partie de la matinée s’est terminée par une présentation de Théo Baillet, directeur de projet adjoint à l’Etablissement Public d’Aménagement Paris-Saclay, en charge de l’aménagement du plateau de Satory. Il a pu présenter le plan d’aménagement du plateau, en s’intéressant particulièrement à la gestion de l’eau sur le territoire, donnant un exemple concret des enjeux liés à l’eau dans l’aménagement, et les méthodes mises en place actuellement dans une optique de développement durable.

Après les présentations, les trois intervenants ont participé à une table ronde où ils ont pu échanger et confronter leurs approches entre eux et avec le public.

« Nous avons fait le choix pour les intervenants de ces Future Days de proposer deux chercheuses, la première extérieure et la seconde qui travaille à l’Université Gustave Eiffel, ainsi qu’un aménageur, Théo Baillet. L’idée était de proposer à la fois une analyse des enjeux sur différentes échelles, et de montrer comment ils sont traités par les acteurs de l’aménagement.

Nous sommes arrivés au travail de Sophie Tabouret par le biais de l’aménagement paysager de l’eau. Nous souhaitions réfléchir aux aspects sociologiques et à l’appropriation par les populations de ces aménagements. C’est l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage, avec qui elle collabore, qui nous a fait découvrir ces travaux passionnants et qui apportaient beaucoup à notre approche de la thématique.

L’intervention de Lucia Bosone a permis de montrer un exemple de la recherche qui a lieu sur notre campus de l’Université Gustave Eiffel. Elle a également pu mettre en avant l’échelle individuelle de ces sujets.

La présence de Théo Baillet nous a permis d’aborder le sujet sur un aspect opérationnel, en s’intéressant directement à la mise en place de ces aménagements liés à l’eau et à l’assainissement et aux réflexions qui les guident. C’est toutes ces approches que nous souhaitions faire dialoguer. »

Les discussions initiées durant la matinée se sont ensuite poursuivies autour d’un déjeuner convivial. Durant l’après-midi les participants ont pu prendre part à un atelier « fresque de l’eau ». Ils ont aussi pu découvrir les laboratoires PICS-L, Lapea et SATIE.

« Les Future Days nous permettent de faire connaître nos recherches, à la fois en interne et auprès de nos partenaires, notamment sur des thèmes comme celui que nous avons abordé et qui ne sont pas forcément ceux sur lesquels nous sommes les plus connus. C’est aussi une occasion de rassembler nos partenaires et de cimenter nos bonnes relations dans un campus, lieu par excellence d’échange et de ressourcement. »