La 11ème édition des journées GESS organisé par l’IRG Université Gustave Eiffel a tenu ses promesses : bienveillance, convivialité et instructif
Le cadre conceptuel des communs, si bien défini par Elinor Ostrom, mais depuis approprié par de nombreux travaux offre de multiples perspectives pour appréhender les dynamiques collectives de transition écologique et sociale visant la mise en œuvre de communs mais également pour saisir le changement de posture des chercheur.es dans l’étude de ces dynamiques, comme acteurs (volontaires ou malgré eux) des luttes interprétatives face à des tensions de logiques liées à des environnements incertains où les solutions se définissent chemin faisant.
Les recherches participatives semblent alors tracer des chemins difficiles mais ô combien passionnants pour saisir les trajectoires de transformation des organisations comme l’expérimentent de nombreux chercheurs dans les études de cas approfondies qu’ils/elles mènent dans l’étude des problématiques de gestion des OESS et que nous avons pu retracer dans l’ouvrage « organisations alternatives des citoyennetés » dont nous avons partagé les résultats : cocréer du sens, agencer la participation, agir dans les interstices des institutions, et s’engager collectivement pour transformer.
Et en écoutant Guillaume Balas, secrétaire général du réseau ENVIE, nous retracer la trajectoire de cette organisation de l’ESS, fédération active dans l’insertion par l’activité économique et pionnier de l’économie circulaire depuis 1984, nous avons eu un bel exemple d’incarnation de ces modes d’action pour porter des modèles d’alternatives économiques répondant aux exigences sociales et environnementales.
En format ateliers de discussion, les sessions de communications ont éclairé la thématique des transitions à plusieurs niveaux, en questionnant le lien entre gouvernance démocratique et participation citoyenne, ou les questions du genre et des pratiques inclusives. Car si les OESS peuvent s’enorgueillir d’être par « statut » dans des modes de gouvernance démocratique ou par « principe » défendre l’inclusion, il ressort qu’elles se doivent d’organiser la participation citoyenne ou l’inclusion par des agencements réalisables et acceptables. La gestion prend alors toute sa raison d’être.
Nous avons également interrogé les potentiels de transformation que portent les OESS via l’innovation sociale ou la régulation renvoyant à la question des stratégies et pratiques mises en œuvre pour y parvenir à différentes échelles.
Une réflexion sur l’action sur la matérialité des modes de vie par les minorités actives semble alors un chemin fécond pour opérer ces transformations, il questionne les idéologies à l’œuvre pour accompagner les bifurcations.
Et nous remercions les collègues des revues Recma, Gérer et Comprendre, et ROR d’avoir favorisé des échanges très riches pour accompagner une quinzaine de projets de publication.
Le comité d’organisation tient à remercier l’ensemble des personnes qui ont participé aux journées avec enthousiasme et ont partagé leurs connaissances, leurs ficelles de recherche, leurs réflexions avec beaucoup de générosité. Les journées continuent leur chemin toujours dans l’esprit d’une fenêtre ouverte sur la gestion des OESS avec des lunettes théoriques et des méthodes représentant la diversité des chercheur.es qui s’y intéressent. Elles s’inscrivent dans le riche écosystème des réseaux de recherche en ESS, RIUESS, ADESS (prix de thèse), RIODD.
Et vous donnent rendez-vous pour GESS-2025 à Angers !