Le CNRS et l’Université Gustave Eiffel signent une convention de partenariat visant à renforcer la recherche sur les villes de demain
Ce partenariat a pour objectif de préciser les éléments de la politique scientifique partagée entre les deux établissements afin de soutenir la recherche menée dans les laboratoires et réseaux scientifiques qu’ils co-pilotent et de procéder à sa mise en œuvre opérationnelle en entérinant des accords fondamentaux sur leur gestion et leur fonctionnement.
Dans le cadre de cette convention, qui s’étend jusque fin 2025, l’Université Gustave Eiffel et le CNRS ont défini une stratégie scientifique partagée qui s’appuie sur un ensemble de compétences rarement réunies au sein d’un même établissement – celles associées à divers domaines et disciplines relevant des sciences humaines, des sciences sociales, économiques, des sciences pour l’ingénieur, de l’architecture, etc. Les deux établissements souhaitent ainsi renforcer leurs interactions sur le thème des villes de demain, thème de recherche pour lequel l’Université Gustave Eiffel a été labellisée « site d’excellence », via le projet I-Site FUTURE, qui a été confirmé récemment, structuré autour de trois défis : la ville économe en ressources, la ville résiliente, la ville intelligente.
L’Université Gustave Eiffel a pour particularité d’être le premier établissement rassemblant un organisme de recherche, une université, une école d’architecture et trois écoles d’ingénieurs. Elle est implantée sur différents sites au niveau national. L’Université et le CNRS y partagent la tutelle de dix unités mixtes de recherche, deux unités d’appui et de recherche et quatre fédérations de recherche.
L’activité de recherche est structurée autour de grandes thématiques, caractérisées par une recherche interdisciplinaire :
- Sciences de l’information et leurs interactions avec les sciences mathématiques : l’algorithmique, les réseaux, l’algorithmique temps-réel, l’analyse et le traitement des images, la géométrie en informatique, le développement de logiciel sont les points forts de ce domaine sur le site de Marne-la-Vallée. Ce domaine connaît, par ailleurs, une forte articulation avec les mathématiques, qui se déploient dans des collaborations entre les unités du site. En mathématiques, le site héberge des recherches en analyse en grande dimension, analyse harmonique, équations aux dérivées partielles, géométrie et courbure, image et géométrie, probabilités et statistiques, modèles déterministes et stochastiques.
- Sciences de l’ingénieur : la recherche s’illustre par les travaux sur les réseaux de capteurs pour l’observation de l’environnement urbain, la connectivité mobile et nomade au réseau haut-débit, et, s’intéresse aux systèmes de communication, aux micro-capteurs et à la micro-énergie. Elle s’agrège également des compétences scientifiques en mécanique et physique des matériaux, des structures et des géo-matériaux, qui permettent d’appréhender des enjeux comme les risques naturels, la construction durable, l’énergie et l’environnement.
- Sciences humaines et sociales : la stratégie scientifique partagée porte sur des domaines qui nourrissent l’approche de la ville intelligente, tout en déployant des perspectives propres. Le site connaît ainsi une spécialisation de recherche relative à la conception et à la mise en œuvre de dispositifs socio-techniques. Cette recherche instruit une série de questions relatives à la numérisation et ses effets matériels, sociaux et politiques, à la recomposition des savoirs et notamment les relations entre savoirs professionnels et savoirs citoyens, à la place des approches techniques en politique et aux formes de réflexions publiques qui se déploient à ce sujet. Enfin, le site affiche un programme de recherche sur les sciences sociales computationnelles avec une forte interaction entre sciences sociales, informatique et ingénierie.
- Architecture du site : la recherche en architecture du site se concentre sur les objets urbains, paysagers, la manière dont ils sont conçus, façonnés et utilisés, et sur le phénomène urbain en tant que tel, son histoire, ses formes dans un contexte mondialisé et l’enjeu de la ville intelligente proprement dit.
Le suivi du partenariat, tant sur le plan stratégique que sur le plan opérationnel est assuré par un comité d’orientation et de suivi. L’activité contractuelle fera l’objet de bilans partagés réguliers. Afin de favoriser un meilleur partage de l’information relative aux modalités d’allocation des ressources, des Dialogues Objectifs Ressources des Unités seront mis en place ainsi qu’un partage d’outils d’informations communs.
Par cette convention, les signataires s’engagent à se concerter pour attribuer des ressources humaines et financières aux laboratoires et à soutenir en priorité la stratégie scientifique du site. Celle-ci mentionne également un appui fort aux politiques publiques, un développement accéléré de la Science Ouverte et de l’information scientifique et technique (IST), des objectifs de simplification administrative, de soutien à l’activité de recherche et à la mobilité des personnels, à l’accueil des doctorants et des doctorantes ou encore de développement à l’international.
Elle fixe par ailleurs des règles de fonctionnement dans le domaine de l’information scientifique, du transfert technologique, de la propriété intellectuelle ou encore de la gestion des contrats de recherche.
La convention prévoit également l’intégration des objectifs de développement durable dans les pratiques de la recherche et incite les unités à réfléchir à l'impact environnemental de leurs activités, afin de contribuer à sa régulation. Enfin, les deux établissements s’engagent à mettre en place des actions pour accélérer l’évolution vers la parité et vers des carrières égales dans tous les métiers, et à travailler ensemble sur la mise en œuvre de cette politique de parité et d’égalité.