Le harcèlement scolaire à l’encontre des LGBTQ+ : une enquête par questionnaire
L’étude « Le harcèlement scolaire à l’encontre des LGBTQ+ : une enquête par questionnaire » a été réalisée par Mickaël Jardin, un étudiant au sein du Master 1 Data Analyst de l’IAE Gustave Eiffel, dans le cadre d’un stage de fin d’année au sein de la fédération TEPP. Cette étude repose sur des données collectées à l’aide d’une enquête par questionnaire auprès de 900 personnes, dont 460 personnes LGBTQ+ et 440 non-LGBTQ+.
Principaux résultats de l’étude
Les personnes LGBTQ+ déclarent beaucoup plus souvent avoir été harcelées que les non-LGBTQ+. C’est le cas à tous les niveaux d’étude et en particulier au collège avec un écart de 24,5 points de pourcentage. Les individus LGBTQ+ déclarent davantage avoir été harcelés pour chaque type de harcèlement scolaire, qu’il s’agisse du harcèlement moral, physique, sexuel et de cyberharcèlement. Le harcèlement moral est le plus cité avec un écart de 25,6 points de pourcentage. La raison pour laquelle les personnes LGBTQ+ sont le plus harcelées est leur orientation sexuelle avec un écart de 38,3 points de pourcentage.
Les individus LGBTQ+ victimes de harcèlement indiquent avoir plus fréquemment connu un décrochage scolaire avec un écart statistiquement significatif de 0,86 point. De plus, ils se considèrent plus fréquemment en situation de détresse psychologique, avec un écart de 0,74 point en moyenne. Leur autoévaluation du sentiment de sécurité est plus faible que les individus non-LGBTQ+ avec un écart significatif de -0,64 point en moyenne. Les individus de la communauté LGBTQ+ déclarent que leur durée de harcèlement scolaire est plus longue que les non-LGBTQ+, avec un écart statistiquement significatif de presque 12 mois en moyenne. Ces résultats bruts sont confirmés par des estimations de modèles statistiques adaptés aux caractéristiques des données.
L’étude repose sur les déclarations des personnes interrogées et retrace par conséquent leur expérience et leur sentiment face au harcèlement scolaire. Elle mériterait d’être complétée par d’autres observations, qu’elles soient qualitatives ou quantitatives (avec notamment les cas de harcèlement recensés par les institutions). Ces principaux résultats sont néanmoins conformes aux enseignements d’autres travaux nationaux ou internationaux, recensés dans l’étude.
Yannick L’Horty – Directeur de l’ONDES et Professeur d’économie à l’Université Gustave Eiffel
« Ce nouveau rapport d'étude est la troisième production de l'ONDES, après notre rapport de février sur les discriminations dans l'accès aux masters, et une seconde étude diffusée en avril sur les écarts de rémunérations entre les femmes et les hommes à l'université. Le sujet est celui du harcèlement à l'encontre des LGBTQIA+ dans les milieux scolaires et universitaires et les observations sont issues d'une enquête par questionnaire réalisée pour l'étude. Au départ, il s'agit du projet d'un étudiant du master 1 Data Analyst d'Université Gustave Eiffel, Mickael Jardin, réalisé au premier semestre dans le cadre d'un cours de technique d'enquête. Compte tenu de la qualité et de l'intérêt du projet, nous avons proposé à Mickael un stage d'été au sein de TEPP et un accompagnement par l'ONDES pour transformer son projet en une véritable étude qui puisse être présentée publiquement à l'université dans le cadre du mois des fiertés. Ce rapport est l'aboutissement de ce partenariat original. »